A balles réelles

Vingt minutes.
C’est juste le temps que j’ai.
Vingt minutes pour sortir mon lettrage.
De là où je suis, de ma table, je peux les voir danser. Remue incestueux de rythmes incandescents.
Ils vivent. Criant leurs malaises de vivre.
Et s’éclatent.
Chant rythmique. Sourire mystérieux. Les corps se frottent et s’entrechoquent. Boom Boom lancinant des basses.
Sensualité de la dualité.
La musique saute.
Reprise.
Désinhibition au menu du jour. Le corps s’exhibe. Les tee-shirts se relèvent, dévoilant un ventre, la naissance d’un sein. Sombre éclat de leurs peaux luisantes de sueurs.
Ils vivent.
Les chanceux.
Mon corps se met à vibrer. Entraînant mon cœur. Furieuse envie de me joindre à leurs parades amoureuses.
Vingt minutes. C’est ce qu’il me reste.
Je les vois depuis mon coin.
Ma fenêtre se pare de lumières fluorescentes.
La fumée de ce spectacle envahit mes bronches.
J’inspire.
Profondément.
Parfum de vie.
Messe dionysiaque. Ils dansent. Sans compter le temps. Ils vivent le présent. N’attendant rien de demain.

De mon siège, j’ai pu les voir. Debout, je regarde.
Eux.
Droit dans les yeux.
Ceux-là ne me feront pas plier.
J’avais vingt minutes.

Café Pompier, 7V15

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