La semaine dernière, en ouvrant ma page igoogle, je me suis arrêté, estomaqué, sur un article du Monde (qui refait un lien vers le Parisien).
Le Christ de Borja va permettre à l’artiste de toucher des droits d’auteur.
Tombé sur le cul me parait bien peu. Poussant la lecture un peu plus loin que le titre de l’article, je me suis empressé de lire les deux articles.
Pour vous remettre l’histoire en tête, une brave dame octogénaire a, « dans un acte désintéressé » restauré une œuvre d’art. L’œuvre était abîmée, mal en point et le résultat laisse à désirer. Un énorme buzz s’en est suivi. Crise de fou-rire pour la plupart, imitations et critiques fleurissent sur le net.
Confiant pour la suite de l’histoire, je ne réagis et n’apporte pas ma pierre à l’édifice, espérant que ce buzz permette de restaurer la peinture et la remettre dans son état originel.
Vous comprendrez donc maintenant ma réaction d’aujourd’hui. Lire ces deux articles me fait douter. Loin de critiquer l’acte premier de cette artiste en herbe, qui, somme toute, ne voulait qu’offrir aux visiteurs une œuvre en meilleur état, c’est le fait de vendre et de gagner de l’argent sur ce concept qui me révulse.
Permettre que l’on se fasse « du beurre » sur une œuvre de qualité, vous m’excuserez, mais je trouve cela dégradant tant pour l’artiste que pour notre société.
Bien sur, me direz-vous, je continue sur la veine de la critique artistique (prose habituel de mes pensées). Je l’accepte.
Je ne peux cependant pas rester sans réagir devant ça.
Je suis capitaliste. Du moins, je travaille dans un système capitaliste. J’accepte que l’on cherche à faire de l’argent. Puisque c’est ce que j’essaie de faire régulièrement.
Il y a cependant des déviances que je ne peux accepter.
Au nom du respect.
De l’œuvre, de l’artiste, du public, de l’Art.
Parce que payer un euro pour « voir » un graffiti, s’acheter une tasse souvenir et au final bien se marrer sur un saccage, je n’y vois pas un buzz. J’y vois une déviance, j’y vois un abrutissement de nos co-citoyens. J’y vois un manque de respect, de culture.
Ceci n’est pas le premier saccage de l’histoire, ni ne sera le dernier.
C’est un buzz qui fait vivre une église, une communauté et une vieille dame.
Et c’est simplement l’expression du marasme culturel auquel nous devons faire face.
Faire de l’art un concept est porteur, tendance et tout ce que l’on veut (et je me réfère au dernier paragraphe du Parisien).
C’est très bien d’avoir désacraliser l’art. Pour le rendre accessible au plus grand nombre.
Mais que l’on ne s’étonne plus d’entendre que c’est en faisant n’importe quoi que l’on devient n’importe qui.
Ps : moi qui pensait et voulait être un précurseur, me voila devenir un académicien.